Activités d’Angers
Journée d'amitié
Le Centre Montfortain d’Angers organise depuis de nombreuses années un après-midi ou journée détente. L’organisation en est confiée à tour de rôle à l’un des secteurs du centre.
Cette année, c’est au secteur de Belligné qu’incombait l’organisation. Les hospitaliers, pèlerins, sympathisants et amis se sont retrouvés le dimanche 27 octobre 2024.
Ceux qui le voulaient se sont retrouvés en la Chapelle de Notre Dame du Marillais pour assister à la messe dominicale de 11h présidée par le Père René PAUL bien connu des Montfortains. René Paul célébrait en remplacement du Père Jean Didereau, aumônier de notre centre et actuellement en voyage en Haiti.
Nous étions ensuite invités à se rendre dans la salle de Saint-Herblon dans le département voisin de La Loire Atlantique où 146 convives ont partagé l’apéritif et un excellent repas préparé par un traiteur.
L’animation en cours de repas était assurée par deux accordéonistes dont un hospitalier Montfortain. Une tombola a permis à plusieurs chanceux de repartir avec un lot.
Puis après le repas, Françoise et Dominique Dersoir, troubadours de la chanson, accompagnés de Christian pour la musique ont interprété un récital de leur composition via une création humoristique. Nous avons apprécié les fabulettes citadines contées par le couple d’artistes, l’hymne à la Loire, le col de Ronceveaux et de nombreux sites de France.
A l’issue de ce spectacle chacun était invité à partager un dernier moment de convivialité avant de prendre la route du retour, nous étions passés à l’horaire d’hiver et la nuit arrive vite. Cette journée permet aux présents de retrouver bon nombre d’hospitalières et hospitaliers qui ne viennent plus à Lourdes.
Un grand merci à Joseph, Joël, ainsi qu’aux nombreux membres et bénévoles du secteur de Belligné pour l’organisation et la réussite de cette journée.
Pour le centre J.Poilane
Pèlerinage à Sainte Anne d'Auray
Ce dimanche 22 septembre, nous étions 48 à partir tôt de Chalonnes-sur-Loire puis arrêt à Angers en direction de Sainte-Anne d’Auray. Un arrêt en partie sous la pluie sur une aire de la vois rapide, nous permet de prendre un léger réconfort et nous poursuivons notre route pour arriver à 10 h 15 sur le parking des cars à Sainte Anne d’Auray. La première messe du matin n’est pas encore terminée, aussi nous profitons de ce temps libre pour visiter le cloître et se recueillir dans la chapelle de l’Immaculée Conception.
Puis nous assistons à la messe en la basilique en ce 25ème dimanche du temps ordinaire. L’origine de ce sanctuaire est qu’en 1623, Sainte Anne, mère de la Vierge Marie et grand-mère de Jésus, apparaît au paysan Nicolas Nicolazic. Elle lui demande de reconstruire une chapelle qui lui était dédiée en ce lieu. Puis en mars 1625, il découvre une ancienne statue de la Sainte, la nouvelle se répand et ainsi le pèlerinage commence. Le recteur nous rappelle qu’aujourd’hui, à deux jours près, cela correspond au 28em anniversaire de la venue de Saint Jean-Paul II à Sainte Anne. La veille le 19 septembre 1996, le Pape Jean-Paul II était à Saint Laurent sur Sèvre et se recueillait sur la tombe de Saint-Louis-Marie Grignion de Montfort. La messe dominicale se termina par un chant breton à Sainte Anne.
Sitôt la fin de la messe, nous traversons la route et rejoignons le restaurant « l’Auberg’ine » pour y prendre un excellent déjeuner.
Après le déjeuner, reprise du car pour rejoindre l’une des petites cités de caractère de Bretagne, en l’occurrence Rochefort-en-Terre. Nous sommes accueillis par notre guide Muriel qui durant près d’une heure trente nous commente l’histoire de cette cité et les caractères des maisons et édifices qui s’y trouvent. Notons que dans l’église de Notre-Dame-de-la-Tronchaye se situe une statue du Père de Montfort. Nous sommes en territoire breton et Rochefort-en-Terre est situé à moins de 70 km de Montfort-sur-Meu ce qui représentait un petit parcours pour le Père de Montfort.
Nous rejoignons notre car des transports Baudouin pour notre retour en terre angevine après avoir partagé boisson et brioche.
Merci aux chanteuses, conteurs et chanteurs qui ont animé ce voyage aller et retour, ainsi qu’à l’équipe organisatrice Anne-Marie, Marie-Claude, Pierrot et Jojo.
Marie-Claude et Jojo Poilane
Aumônerie Assemblée du centre du 26 novembre 2023
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Je m’appelle Odile, ça vous le savez déjà, et cela fait 10 ans que je suis chez les Montfortains auprès desquels j’ai trouvé une famille. Je suis du secteur de Saumur et je fais partie de l’équipe d’aumônerie.
Je sais qu’il est 14h et que c’est l’heure de la sieste. Le bureau m’a très gentiment laissé ce créneau horaire, pensant que je vous tiendrais éveillés en vous faisant un petit topo. Et du coup, quand on me donne la parole, je la prends et ne la lâche plus.
Mais n’hésitez pas à m’interrompre, si je vous ennuie, si je vous endors, ou si vous avez une question.
Je vous ai préparé un topo en 2 parties. La 1ère partie sont quelques éléments de méditation et de réflexion tirés du commentaire écrit par le Père Horacio Brito et le Père Régis-Marie de la Teyssonière sur le thème pastoral 2024 du sanctuaire.
1ère partie : Le pèlerinage, procession.
Cette année, c’est le 75ème pèlerinage Montfortain, et le thème est la troisième partie de la phrase : « Allez dire aux prêtres de construire une chapelle et que l’on vienne [ici] en procession »
La particularité de la méditation Lourdes 2024 est d’être centrée sur le terme procession qui signifie en même temps pèlerinage. Pourquoi ce rapprochement ? Parce que la parole de la Vierge à Bernadette Soubirous à Massabielle, le mardi 2 mars 1858 qui est « Allez dire aux prêtres qu’on vienne [ici] en procession » a été faite en patois de Lourdes puisque Bernadette ne parlait que ça. Et comme le patois dispose de peu de mots, un seul terme a souvent plusieurs significations. Dans le cas présent, procession et pèlerinage se disent pareils.
Mais en fait, un pèlerinage, c’est quoi ?
Le mot « pèlerinage » est dérivé du mot « pèlerin » qui vient du latin « peregrinus », qui signifie « étranger » ou « celui qui est d’un autre pays ». C’est un voyage entrepris dans un esprit de dévotion vers un lieu sacré, où se célèbre un culte, un rite particulier, où sont déposées des reliques, où a vécu un saint personnage, où Dieu a choisi de se manifester à l’homme par une apparition, des miracles.
- Le terme pèlerinage, a donc plusieurs significations puisqu’il désigne à la fois
- Le lieu où l’on se rend
- La démarche qu’on accomplit en cet endroit
- Le groupe ainsi réuni par ce qu’il vit en ce lieu.
- La procession est un pèlerinage court (comme un résumé) alors que le pèlerinage est une procession développée sur un ou plusieurs jours.
Cette consigne de la Dame, Bernadette seule l’a entendue et la transmise. Et depuis un siècle, écoutant Bernadette, l’Église organise des pèlerinages vers Massabielle. Si Bernadette n’avait pas été cette petite bergère, humble, joyeuse et priante, la plus petite de tous, aimant Dieu et la sainte Vierge de tout son cœur, Lourdes ne serait pas devenu le rendez-vous de l’univers chrétien. C’est à partir de cette jeune fille, que l’énorme mouvement de foule commence, et ne va plus cesser de déferler du monde entier.
Comme vous avez dû le remarquer, il est rare qu’un pèlerinage se fasse tout seul. C’est à la fois une démarche personnelle, mais qui se fait ensemble, en famille, avec des amis, des personnes que l’on ne connaît pas encore. Le voyage, la prière, les chants, les célébrations sont autant de moments forts à vivre ensemble.
Même sur les chemins de Compostelle, le pèlerin n’est jamais seul, il y a toujours des rencontres sur le chemin et des gens qui se mettent à marcher ensemble. Ce sont des temps forts de fraternité, de communauté, de partage.
Aller en pèlerinage à Lourdes, n’est pas une démarche désuète, c’est-à-dire passée de mode. C’est toujours d’actualité et une réponse à l’invitation de Marie exprimée lors des apparitions : « Voulez-vous avoir la grâce de venir pendant quinze jours ? ».
Par cette phrase de Marie, nous sommes, appelés à nous mettre debout, et en marche, pour le pèlerinage qui nous conduit à la rencontre de Celui qui est le chemin, la vérité et la vie.
La procession est un chemin de rencontres avec Dieu et avec les autres, avec Marie et avec le Christ, avec l’Église et avec soi-même. « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux (Mt 18, 20). »
Un pèlerinage (en l’occurrence pour nous, à Lourdes) c’est un chemin à prendre avec :
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Un avant, un pendant et un après
Un avant : C’est l’invitation, l’inscription, l’hospitalière ou l’hospitalier qui vient visiter le pèlerin pour lui apporter son inscription, la joie qui anime ceux qui font ce projet, les valises qui se préparent, les chapelets qu’il ne faut surtout pas oublier, les intentions de prières qui nous sont confiées pour la sainte Vierge, les personnes qui ne peuvent pas venir et qui nous demandent de prier pour elles. Ce sont aussi des obstacles et des difficultés rencontrées qu’il faut surmonter aidés et soutenus par nos proches. On se découvre accueilli et accompagné pour avancer sur un chemin de confiance et ainsi participer à ce que le Pape François nomme une grande symphonie de prière. Bref tout ce qui fait l’attente et qui nous prépare à cette aventure, même si on l’a déjà vécue et qui débute le pèlerinage.
Un pendant : Le temps du pèlerinage sort les personnes de la vie chrétienne quotidienne. Pour certains, elle va constituer un temps fort. Pour d’autres, elle va être un point de départ, de recommencement, de retour. Pour d’autres encore, elle va s’avérer être une totale découverte de l’Église, de l’Évangile, de Christ Jésus.
C’est un chemin de révélation, un chemin de communion
Pour beaucoup de pèlerins, Lourdes est l’occasion de se rapprocher de Dieu par l’intermédiaire de Notre-Dame de Lourdes. Même si les pèlerins qui viennent à Lourdes savent qu’ils n’en reviendront pas nécessairement guéris, ils viennent chercher auprès de la Vierge plus de courage pour supporter leurs souffrances. Ce sont avant tout des grâces spirituelles que les pèlerins demandent à la Vierge Marie.
À la Grotte, par la prière, la supplication ou l’action de grâce, le pèlerin entre dans une démarche personnelle. Pourtant, au même moment, il prend conscience qu’il n’est pas englobé, malgré lui, au milieu d’une foule qu’il ne connaît pas, mais découvre une certaine proximité avec ceux qui l’entourent.
Et cela est pour lui une expérience qui l’entraîne à d’autres découvertes. Le voici, à présent, concerné par les autres et même solidaire avec eux. C’est ainsi que, petit à petit, il découvre que cette communauté, à laquelle il est maintenant conscient d’appartenir, c’est l’Église.
À Lourdes, la relation qui se noue entre les personnes est essentielle, puisque la première caractéristique du pèlerinage est qu’il existe par la volonté de Marie, exprimée le 2 mars 1858 : « Construire ici une chapelle et y venir en procession-pèlerinage »
Pourquoi cette demande si simple et si précise ? Pour que celui ou celle que Marie invite à la Grotte puisse y prolonger l’expérience de Bernadette qui tient en trois mots :
– Attirée – Accompagnée – Accueillie
Certains s’étonnent que Bernadette n’ait pas l’initiative et que son attitude obéissante semble passive.
- En effet, le premier rôle, c’est celui de Marie : C’est la Sainte Vierge qui attire Bernadette à elle.
- Le deuxième rôle n’est pas non plus celui de Bernadette, mais celui des personnes que Marie a choisies pour accompagner la jeune fille de chez elle jusqu’à la Grotte,
- Le troisième rôle est celui d’autres personnes sur lesquelles Marie compte pour rendre possible et effective sa rencontre avec Bernadette à la Grotte.
La grande particularité du pèlerinage de Lourdes n’est pas seulement de pouvoir participer quotidiennement à différentes célébrations, mais sa vraie spécificité est d’offrir trois portes différentes et complémentaires pour entrer concrètement dans l’accueil de l’extraordinaire grâce de Lourdes. Chacun de nous va commencer par l’une ou l’autre… Peu importe, l’essentiel est de passer un jour par les trois, comme Bernadette !
- La première porte, ce sont les gestes spécifiques du pèlerinage à Lourdes : La Dame fait signe à Bernadette de s’approcher du Rocher jusqu’à entrer dans la Grotte. Plus tard, elle lui demande d’aller boire et se laver avec l’eau de la source. De même, nous entrons dans la Grotte, vénérons le rocher, nous buvons et nous nous lavons avec l’eau de la source.
- La deuxième porte, ce sont les dévotions qui expriment la piété de l’Église : Des femmes bien intentionnées confient à Bernadette un cierge allumé, qu’elle accepte, le tenant en main avec recueillement De même nous allumons des cierges, prions le chapelet, participons à des processions, faisons le chemin de croix.
- La troisième porte, ce sont les sacrements. Bernadette va se confesser, fait sa première communion : De même, si nous le pouvons (baptisés, communiés) nous nous confessons et recevons la communion.
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À la manière de Jésus, Marie s’adresse toujours à l’humanité de chacun, afin que la grâce donnée par Dieu et dont elle est la dispensatrice, puisse atteindre le cœur des uns par l’action des autres, c’est-à-dire de ceux qui accompagnent et qui accueillent.
C’est pour cela que cette méditation pour le pèlerinage à Lourdes en 2024 est adressée en même temps à ceux qui accompagnent et à ceux qui sont accompagnés, à ceux qui accueillent et à ceux qui sont accueillis.
Voilà pourquoi, nous, hospitaliers faisons cette démarche de bénévolat dans le service pour nos frères
Et des services on n’en manque pas, il y en a pour tous. Chacun peut trouver celui dans lequel il servira dans la joie, en fonction de sa force, de son âge, de ce qu’il peut faire : En salle, au restaurant, dans les célébrations, dans le soin, dans le ménage, dans la laverie, le roulage, la piscine, la prière. Il y a les dames et messieurs « pipi », les médecins, les responsables d’hôtels, de cars, les responsables de centre. Et il y a aussi celles et ceux qui font les nuits. Et peut-être d’autres que j’oublie.
Tous nous veillons au confort et au bien-être de chacun. C’est l’accueil, l’aide, matériel et physique fait avec amour et compassion.
Mais si on s’arrête là, on ne fait que transporter des EHPAD, des maisons de retraite, des personnes qui vivent chez elles, de l’Anjou jusqu’à Lourdes et ça, ce n’est pas le but.
Mais avec les années qui passent, nous nous sommes aperçus que le spirituel n’était pas au cœur de notre pélé, et que nous sommes plus ++++ dans le faire que dans le religieux.
Nous nous préoccupons plus ++++ du bien-être matériel qu’au bien-être de leur cœur et de leur foi.
Oui nous sommes bénévoles, oui nous sommes là pour les pèlerins en accueil ou en hôtel, oui nous sommes là pour qu’ils soient accueillis, propres, nourris et ainsi au top pour faire leur démarche religieuse
Oui, car c’est vraiment avant tout, une démarche religieuse, qui commence pour tous, ensemble, pèlerins, malades et hospitaliers, dès la montée dans le car et nous sommes tous là dans cette démarche qui est, ou devrait être pour tous, première et hyper importante. Et nous en sommes bien loin.
Parce qu’on entend de plus en plus : « Pas trop de prières dans les cars, pas trop de religieux dans la réco ! Les cérémonies sont trop longues ! La messe n’est pas indispensable dans les récollections ! Les enseignements c’est ennuyeux ! »
Mais ne sommes-nous pas dans une association religieuse, une famille, la famille Montfortaine, sensée marcher à la suite du père de Montfort ?
Ou en sommes-nous par rapport au père de Montfort, qui donnait tout ce qu’il possédait, (son argent, ses vêtements), pour le bien-être du plus pauvre. Se souciait-il de marcher pieds nus, ou bien d’avoir froid parce qu’il avait donné son manteau, se souciait-il de là où il poserait sa tête ? Non, rien de tout ça : « Ouvrez à Jésus Christ », aller à Jésus par Marie sont les chemins de Louis Marie Grignion de Montfort. Et nous ? Quel est notre chemin, notre désir de servir, quelle est vraiment la démarche que nous faisons ? Pour qui ?
Pourtant, c’est une joie de servir ensemble, malgré notre arthrose, notre âge, nos soucis ? Quelle joie de pouvoir discuter, prier, rire ensemble ! Il y a tellement de beaux témoignages de fraternité, de partage, que cela devrait nous faire oublier nos tracas, au moins ponctuellement. Et si c’est trop lourd à porter, Marie, Jésus son Fils, les frères et sœurs Montfortains sont là pour soutenir celui qui est dans la peine. Je sais de quoi je parle pour en avoir fait l’expérience.
Nous faisons du bénévolat en étant au service, et bien sûr, mais n’oublions pas que nous sommes aussi en pèlerinage. Et l’organisation du service, du travail à St Frai est telle que vous avez ou le matin ou l’après-midi, du temps donc, pour faire vous aussi votre démarche religieuse. Sans le soutien du religieux, on est bancale. Il est sûr que Dieu aime ce qui se fait, il aime chacun de nous et est heureux de nous voir à l’action. Mais, il doit se sentir un peu seul.
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Nous ne sommes pas chez les montfortains par hasard. Sinon, il y a tant d’autres associations qui aident et qui ne sont pas religieuses. Je suis sûre que nous répondons à un appel, chacun à notre manière, et souvent sans le savoir. Nous essayons d’avoir une attitude de service, d’accueil des pauvres et des malades dans leur corps et dans leur âme en étant hospitalier.
Or, toute rencontre passe par l’oubli de soi, en donnant toujours plus d’importance à l’autre qu’à soi-même et en l’exprimant par le don de soi.
Comme vous le savez, le pèlerinage ne peut pas fonctionner sans hospitalier. Nous sommes tous très divers Il n’y a pas, d’un côté, ceux qui font et, de l’autre, ceux qui bénéficient de ce qui est fait pour eux. Ainsi, le pèlerinage est tout entier un vivre ensemble dont la finalité ultime est la rencontre avec Dieu.
Nous sommes environs 200 hospitaliers et tous différents dans notre foi. Il y a les croyants pratiquants, il y a les croyants non pratiquants, il y a ceux qui prient plus ou moins ou pas du tout, et chacun à un moment de notre vie rencontrons des événements qui bousculent notre foi.
Malgré tout, même non ou peu croyant, on ne peut pas rester indifférent à ces milliers de gens qui viennent à Lourdes plein d’espérance, pas forcément pour guérir mais pour trouver la force de continuer et qui repartent transformés.
Et on ne peut pas non plus ne pas être touché par la joie de ces malades qui vont à la grotte à la rencontre de Marie et par conséquent vers Jésus. Et le plus souvent ce sont eux qui nous donnent des leçons par leur sourire et leur joie. Et si l’on regarde bien tout cela, cela ne devrait être que de la joie.
Nous avons la chance de pouvoir servir Dieu de deux manières, de faire notre service ou mission, et notre pèlerinage : Dans le faire et dans le religieux.
Mais grâce à tout cela aussi, ils sont bien dans leur corps et peuvent vivre la dimension spirituelle et religieuse de leur pèlerinage pour laquelle ils sont venus. Car le pèlerinage est en premier une démarche religieuse qu’ils attendent toute l’année, en sachant que ce sera une semaine bien remplie et fatigante. Mais ils le disent bien : « On veut tout faire, on se reposera en rentrant ! » Et malgré tout ils sont joyeux et heureux de ce temps privilégié.
A propos de joie, je vous raconte une anecdote, je dirais même plus, une leçon d’espérance, de confiance et d’amour.
Vous connaissez sûrement Paul, ce jeune pèlerin malade qui est en fauteuil. Son corps est tout désarticulé mais pas sa tête, loin de là, et ses yeux très expressifs et souriants
Au cours du pélé de cette année, il recevait l’onction des malades et moi aussi. J’étais à côté de lui, très anxieuse d’une opération qui m’attendait (Je profite de l’occasion d’ailleurs pour dire merci à tous ceux qui ont participés à la neuvaine que mes amis avaient mis en route.
Je vous ai tous emmené avec moi jusqu’avant l’anesthésie, et cela faisait beaucoup de monde dans la salle d’opération). Je ferme la parenthèse.
Donc, Paul me regarde et voit que mes larmes coulaient. Il me prend la main et me dit : « Depuis quand tu es en fauteuil ? » Je lui dis que c’est lorsque j’ai de longs trajets à faire et cela depuis 5 ans. Je lui demande alors bêtement : « Et toi ? » Il me répond : « Depuis ma naissance. » Je me suis bien bête devant son grand sourire. Il me dit alors : « Tu sais, quand je n’ai pas le moral, je regarde devant moi, je vois une petite lumière et je me dis, vas-y, Dieu est avec toi, il t’aime ! Alors regarde bien, tu verras cette petite lumière » Il ne m’a pas lâché la main de toute la cérémonie et j’ai reçu là une belle leçon.
Et il y a sûrement plein d’autres exemples comme celui-là qui réduisent nos soucis plus terre à terre comme l’argent ou nos bobos. Je ne parle pas bien sur des événements qui bouleversent nos vies et laissent des blessures. Comment ne pas être touché par l’amour de Dieu, la tendresse de Marie, sur tous ces blessés de la vie qui repartent réconfortés et heureux ?
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Un après : Le temps du pèlerinage est un temps de grâce. C’est pourquoi, à Lourdes, la relation à Dieu et la relation aux autres est plus facile, plus naturelle, plus évidente. Le retour chez soi est le temps de l’accomplissement de ce qui a été vécu à Lourdes. Il est dès lors chemin d’espérance. Il commence souvent par un récit, un partage, un témoignage. Mais cela n’a qu’un temps, souvent assez bref. Pourquoi ? Parce qu’on perd le fil de la grâce.
Ou, plus précisément, on imagine naïvement que la grâce de Lourdes est restée à Lourdes. Une telle pensée est fausse. La grâce nous est donnée, non seulement pour qu’elle demeure en nous, mais surtout pour qu’avec nous et à travers nous elle porte son fruit
Après avoir fait les mêmes gestes que Bernadette, d’une façon ou d’une autre, il faut se l’avouer, nous ne rentrons pas chez nous comme quand on est partis.
Nous retrouvons dans notre quotidien ce que nous avons vu à Lourdes et du fond de notre cœur nous comprenons que désormais notre comportement est devenu un peu différent.
Nous comprenons que nous pouvons nous adresser avec confiance à Marie, qui nous aidera à délicatement mettre du baume là où est la souffrance, à nous rendre présents là où il y a une solitude, à téléphoner pour prendre des nouvelles et donner de la confiance et de l’espérance, à offrir un sourire pour inviter à se tourner ensemble avec Marie vers son Fils
Le pèlerinage est fait pour que nous puissions trouver le Christ et l’accueillir, là où il est : dans notre propre vie, telle qu’elle est.
J’espère que j’ai pu vous éclairer un peu sur le thème de l’année prochaine. Maintenant que vous en êtes bien imprégné, je vais vous parler de ce qui me tiens à cœur : Ça va, je ne vous embête pas trop ? Ce ne sera pas très long mais je voudrais vous parler de l’aumônerie
2ème partie : L’aumônerie
Dans l’organisation du pèlerinage, il est question de tout ce qui est pratique, du travail à faire, des soins des roulages, etc… on cherche des bénévoles, mais il y a un service qui n’apparaît jamais, sauf à l’assemblée générale lorsqu’on lit la lettre de l’aumônier national, ou au moment des consignes avant le départ, lorsque nous avons quelques minutes. Ce service c’est l’aumônerie. Dans les accueils, nous avons ce sentiment qu’il y a les personnes dans le soin, l’aide, etc, et il y a nous, souvent transparents parce que pas connus. Pourtant, nous sommes des hospitalières et des hospitaliers comme chacun de vous avec le gilet, l’écharpe et le badge, dans la même équipe, dans la même famille.
Donc, connaissez-vous l’aumônerie dans l’association Montfortaine ? Savez-vous comment elle fonctionne et qui sont les hospitaliers qui font ce service ?
L’aumônerie est là pour les pèlerins en accueil, les pèlerins en hôtel et pour les hospitaliers. Notre rôle premier est l’écoute. Mais tous ensemble. Notre rôle en aumônerie n’a de sens et de possibilités qu’avec les autres hospitaliers.
L’aumônerie n’est pas une entité qui existe à coté ou au-dessus.
Une hospitalière un jour m’a dit : « Quand j’aurais tout fait comme service dans le pélé, j’aimerais bien finir animatrice spirituelle » Elle devait penser que c’était la cerise sur le gâteau. (Heureusement que non d’ailleurs, parce que si j’étais une cerise, imaginez la taille du gâteau !!!)
L’aumônerie n’est pas une entité qui existe à coté ou au-dessus.
Ce n’est pas un grade atteint parce qu’on a fait tout le parcours d’un hospitalier. Non : chacun, là où il est, chacun est important pour le malade. Si l’hospitalier qui fait la vaisselle ou lave le linge, l’infirmière, l’aide-soignante, le rouleur et tous ceux qui veillent au bien-être du malade n’étaient pas là, l’animateur pourra faire et dire ce qu’il voudra, l’écoute ne sera pas au « top ». Il n’y a pas de petites ou grandes tâches. Il y a le service et chacun dans ce qu’il sait faire et ensemble.
Nous sommes complémentaires et nous ne pouvons-nous passer les uns les autres. En quoi consiste le service d’aumônerie ?
Nous sommes là pour les malades, pour les autres pèlerins, et pour les hospitaliers. Notre rôle premier est l’écoute. Mais tous ensemble. Notre rôle en aumônerie n’a de sens et de possibilités qu’avec les autres hospitaliers.
Nous sommes environ une cinquantaine d’animateurs spirituels dans toute la France. Sachant qu’il y a 27 centres, c’est vous dire que cela fait peu ou pas de représentant par centre. Notre aumônier national est le père André Launay qui coordonne tous les centres.
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Je n’oublie pas, bien sûr, le provincial de France de la compagnie de Marie, le père Paulin et le directeur du pèlerinage, Joël Rabin.
Chaque centre a ou devrait avoir une équipe d’aumônerie. En ce qui concerne Angers l’équipe est composée
- D’animateurs spirituels,: Jeannette Pontoizeau, Marie-Jo Bellanger, Yvon Vivion et moi-même Puis il y a également Jean-René Drillot, qui est animateur avec les jeunes.
- D’un prêtre, le Père Jean-Didereau Duger aumônier du centre, garant de l’esprit Montfortain appelé référent.
Pour préparer le pélé nous nous réunissons tous ensemble au mois de mars. Nous formons ce week-end là les équipes réparties dans les étages des accueils St Frai et Notre Dame.
Nos formons des équipes de 8, et nous devons mélanger les animateurs pour obtenir le nombre. Ce qui fait que par exemple à St Frai, mon équipe se compose des 4 d’Angers, un du nord, un de Bretagne, et un de Normandie.
Nous devrions avoir un prêtre par étage, mais certains sont âgés, d’autres sont de service à la liturgie, et en plus c’est une denrée rare. Nous avons quelques diacres, mais ils sont souvent pris pour la liturgie.
Chaque équipe d’étage par un animateur, appelé adjoint qui travaille avec le père Launay et ils se rencontrent tous les matins.
Je vous dis cela, pour que vous ayez une idée de notre fonctionnement, pour que vous sachiez à quoi correspondent les mots employés : Adjoints, référents etc…
J’espère que je vous tiens en haleine avec toutes mes explications.
Penchez-vous, mais pas trop si vous avez mal au dos, ou de l’arthrose, penchez-vous donc sur le livret du règlement intérieur et d’orientations spirituelles, (que nous avons tous bien sûr, dans notre table de chevet !!) et vous trouverez tous les détails. Mais c’est surement plus passionnant quand je vous en parle !!!!
Maintenant que vous savez qui compose les équipes, animateur spirituel ça consiste en quoi ?
Notre mission est l’accompagnement, comme votre mission à vous est d’aider à la toilette, à l’habillement, à manger, de les rouler pour aller aux cérémonies, de parler avec eux, de les écouter, de prier, de chanter et bien d’autres choses encore qui font de vous et de nous des personnes indispensables pour que tout marche bien.
Beaucoup parmi nous ne savent pas ce qui se fait pendant cette semaine de pélé. Les rencontres que nous proposons avec les hospitaliers des étages le premier jour, après la cérémonie d’ouverture, sont de moins en moins fréquentées. Il est vrai que tous les ans c’est la même chose que nous vous disons au cours de ces réunions.
La rencontre des pèlerins est l’activité principale de l’aumônerie. C’est une présence dans les accueils une grande partie de la journée.
Il y a un animateur ou un binôme par division de chambres dans les étages. Notre première rencontre avec les pèlerins en accueil se fait le lundi matin, le premier jour, à 10h-10h15 dans
la plus grande chambre de chaque unité et bien sûr les hospitaliers de chaque unité peuvent y venir.
Nous nous présentons et leur parlons du programme de la semaine.
A savoir :
- Les différentes cérémonies, les visites à la grotte, etc
- La veillée festive
- La préparation du sacrement de l’onction des malades, la rencontre avec le prêtre pour le sacrement de la réconciliation ou pour parler. A ce sujet, nous déposons une boite sur le comptoir, pour y déposer les demandes des personnes qui souhaitent rencontrer le prêtre ou un animateur spirituel.
- Prier avec les pèlerins et les hospitaliers (matin, soir, bénédicités et autres demandes),
- Nous leur expliquons que nous sommes à leur service pour les écouter, répondre à des questions qu’ils se posent.
- La procession mariale du soir.
Nous sommes là aussi pour vous, à l’écoute, pour des questions ou des choses ou événements qui vous bousculent. N’hésitez pas à prendre un peu de temps si vous avez besoin de nous rencontrer.
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C’est pourquoi vous nous voyez marcher dans les étages à la rencontre des uns et des autres. Non, non, on ne flâne pas, on ne déambule pas non plus.
Nous sommes tenus à la discrétion, et chaque personne qui nous confie quelque chose peut être assuré de notre respect par rapport à ce qu’elle dit.
Vous aussi avez un rôle d’écoute et de prière. Nous n’avons pas l’apanage de la prière. Mais vous pouvez vous trouvez face à quelqu’un à qui vous ne pouvez pas répondre. Dans ce cas, vous pouvez :
- Venir nous trouver
- A la demande d’une personne, vous inscrivez son nom et numéro de chambre sur un papier que vous mettez dans la boite. (C’est une belle boite décorée, marquée aumônerie afin de se différencier d’une boite de mouchoirs que nous avions prise il y a quelques années et qui a été jetée avec ses papiers car quelqu’un l’avait cru vide.
- Si vous sentez que quelqu’un a besoin d’être écouté, même s’il ne demande rien, venez en parler à un animateur spirituel de votre section qui y sera attentif et fera le nécessaire.
- Vous-même, si vous voulez rencontrer un prêtre, mettez-lui un papier dans la boite.
- Vous pouvez aussi venir nous rencontrer.
L’aumônerie, c’est aussi du travail à faire en amont du pèlerinage.
- La préparation des animations dans les cars
- La préparation de la récollection
- La préparation de la veillée dans les accueils
- La préparation de certaines cérémonies
C’’est pourquoi, si vous vous sentez l’envie de nous rejoindre, de grossir notre équipe, sur la feuille d’inscription, cochez la case aumônerie. On vous rencontrera pour en parler.
Évidemment, on ne vous demande pas un master en théologie, mais que Dieu tienne une place dans votre vie ainsi que le père de Montfort.
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Il est bien que l’hospitalier (ère) ait déjà l’habitude de visiter les malades en paroisse ou en Ephad ou encore en clinique et en hôpital de plus dans le cadre de la pastorale de santé.
Savez vous qu’il existe également une équipe de personnes, ne pouvant plus servir activement à cause de l’âge, de la fatigue ou de la maladie, mais qui veulent rester hospitaliers et rester au service.
Ils veulent se sentir utiles, mais ne peuvent plus aider.
Alors ils se retrouvent plusieurs fois par jour pour prier pour des intentions. Celles des malades, des pèlerins, des hospitaliers, pour les intentions du monde, etc. Si vous vous sentez dans ce cas n’hésitez pas à vous inscrire. Il y a besoin de l’étoffer.
Pour conclure mon propos, je vous dirais qu’être hospitalier, c’est le service du pauvre et nous marchons ainsi dans les pas de Jésus et du père de Montfort. Et ce service c’est pour des pèlerins, en accueil et en hôtels, pour qu’ils trouvent ce qu’ils viennent chercher dans la sérénité car avant tout ils font un pèlerinage, répondant ainsi à la demande de Marie de venir prier en procession.
Il n’y a pas, d’un côté, ceux qui font et, de l’autre, ceux qui bénéficient de ce qui est fait pour eux. Ainsi, le pèlerinage est tout entier un vivre ensemble dont la finalité est la rencontre avec Dieu. Or, toute rencontre passe par l’oubli de soi, en donnant toujours plus d’importance à l’autre qu’à soi-même et en l’exprimant par le don de soi.
« Allez dire aux prêtres » a-t-elle dit à Bernadette qui à chaque fois qu’elle transmettait ce qu’elle avait reçu disait « Je suis chargée de vous le dire, pas de vous le faire croire »
Nous aussi, comme Bernadette, nous sommes tous chargés d’annoncer la bonne nouvelle, la nouvelle de l’amour de Dieu pour tous les hommes, nous ne sommes pas chargés de vous le faire croire, nous sommes chargés de le dire et d’en vivre, voilà notre mission.
Merci de m’avoir écoutée.